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Nouvelles du réseau


UN PETIT TOUR DANS LE SUD DE LA FRANCE... :
Visites de communautés du reseau francophone

Pour que notre réseau mérite son nom, il est important que les liens entre communautés, et entre communautés et secrétariat soient réels. Les visites sont un des moyens de renforcer ces liens. Aprìs presque un an avec Eglise & Paix, il était temps de me mettre en route ! Aussi en juillet, je me suis rendue au centre Alain de Boismenu, dans la communauté de Pomeyrol et dans la communauté de la Théo-phanie.

Le Centre Alain de Boismenu
Il est constitué de religieux, de religieuses et de laìcs: �Missionnaires du Sacré-Coeur�, et propose des week-ends, des sessions et des retraites, dans un cadre trìs agréable, prìs de Lyon, mais dans un beau parc. Il apporte aussi son appui � des mouvements ou des groupes qui luttent pour plus de justice et de paix. Les mots d'ordre du Centre sont : Paix, Réconciliation, Priìre et Non-Violence.

C'était ma premiìre étape: j'y ai passé deux demi-journées - et une soirée trìs agréable, touristique et gastro-nomique! J'ai eu de longues conversations, surtout avec Louis Joly, Nadette sa femme (tous deux laìcs), et un temps avec des religieux de la communauté. Nous avons parlé de l'histoire du centre et de ses relations avec Eglise & Paix. C'est par Alfred Bour, membre du M.I.R. et du Centre, qu'il est entré en relation avec le réseau. La vocation d'Eglise & Paix d'interpeler les grandes églises traditionnelles sur la paix et la non-violence avait été déterminante dans la décision du centre de devenir membre. La dimension oecuménique est aussi trìs importante pour eux. �Nous ne sommes pas des militants�, dit André Mayor �mais nous ne sommes pas inactifs.�

Une des activités du Centre, qui avait pour but de promouvoir la diaconie pour la paix, était la mise en route du cycle �Artisan de Paix�. Vingt � trente personnes étaient présentes � chaque session (trois week-ends par an et une semaine en été, sur deux années). Il s'agissait d'abord de sensibiliser les participants � la paix, puis la deuxiìme année était plus �pratique� et portait sur la diaconie de la paix, la médiation... Des intervenants extérieurs et des membres du centre assuraient la formation. Le suivi prévu n'a pu ëtre assuré et le cycle n'a pas été relancé, mais aujourd'hui Louis aimerait le faire.

En outre, il a été demandé � Louis et Nadette Joly de représenter Pax Christi dans l'Ain, en tant que laìcs et André Mayor en tant que prëtre (voir page 31).

Louis et Nadette ont participé � une campagne d'évangélisation sur la région lyonnaise qui s'est révélée un facteur de réconciliation important
Nouvelles du réseau

à PROPOS DE PAX CHRISTI
La Communauté du Centre Alain de Boismenu a reçu officiellement la respon-sabilité diocésaine de Pax Christi pour le diocìse de Belley-Ars (département de l'Ain). C'est André Mayor qui en est nommé responsable par l'Evëque. Il assumera cette responsabilité avec la communauté.

Le 11 et le 12 octobre 1997 ont eu lieu, au Centre Alain de Boismenu, les Journées Regionales de Pax Christi pour la région Centre-Est (une dizaine de départements dont celui de l'Ain). Le thìme de cette rencontre était: �D'une culture belliciste � une culture pacifique�.

Pour entrer dans ces journées, le samedi, une conférence d'Albert Samuel suivie d'un débat. Puis différents ateliers sur les thìmes : la culture de Paix et l'information, la culture de Paix et la formation, la culture de Paix au quotidien, la culture de Paix et l'économie et la culture de Paix dans l'art

Une veillée a permis � chacun de découvrir quelques Ãuvres d'art relatives � la paix, de partager quelques �Contes ... de la Paix�, mais aussi de découvrir un montage vidéo réalisé par de jeunes étudiants et présentant des lettres inédites de soldats de la guerre de 1914 sous le titre �Je t'embrasse pour la vie�.

Le dimanche a rassemblé sous forme de table ronde les représentants de chaque confession présente sur la région (Juive, Musulmane, Bouddhiste, Protestante et Catholique). Le thìme en était �Religion et Culture de la Paix�.

L'aprìs-midi a été consacré au partage de la vie de Pax Christi dans les différents diocìses présents, et au choix, d'activités régionales, telle que l'étude d'un �Festival du film de la Paix� et la mise sur pied d'une �Route régionale de la Paix�.

Ce partage a permis de se rendre compte des nombreux engagements et de leur diversité. Quelques exemples: animation de la �Semaine de la Paix�, information au �Forum des Communautés Chrétiennes�, collectif de préparation � Graz, Campagne Soudan, liens avec le �Conseil Diocésain de la Solidarité�, visite de sensibilisation dans des écoles, parrainage d'enfants au Liban, soutien de familles en précarité, etc. Des membres de l'équipe Jeunes de Lyon nous ont fait un compte-rendu de leur participation aux �Routes Internationales de Pax Christi�.
Louis et Nadette Joly

entre des communautés qui ne se connaissaient pas vraiment et se méfiaient un peu les unes des autres (voir pp 41).

La Communauté de Pomeyrol
Ma visite � Pomeyrol coìncidait un peu malencontreusement avec une se-maine de retraite et de silence... Moi, j'étais venue pour un échange de paroles! J'ai, malgré tout, été accueillie chaleureusement par Soeur Charlotte, et nous avons trouvé des moments, oÚ l'une ou l'autre soeur était disponible pour des entretiens, dans un endroit un peu retiré! Et la participation aux offices a été un grand rafra�chissement pour moi (ainsi d'ailleurs que l'un des livres publiés par la communauté, et que j'ai dévoré dans le train : �Le Chant des Bien-aimés�).

Les soeurs de Pomeyrol, peu nom-breuses (juste un peu plus d'une demi-douzaine faisant le travail de vingt), accueillent quiconque souhaite pren-dre un temps de méditation et de priìre et des offices rythment la journée. Elles organisent aussi des retraites, des colloques et des ren-contres oecuméniques, mais leur vocation premiìre, c'est la priìre.

Soeur Charlotte m'a emmenée faire un grand tour de la propriété, qui comprend plusieurs mas, une petite chapelle, un grand parc de garrigue avec une �cathédrale de cyprìs�, lieu magnifique pour les offices en plein air.

Avec Soeur Danielle, la responsable, nous avons surtout évoqué les colloques ouverts. Elle m'a aussi parlé de ce que font les soeurs dans leur autre lieu communautaire �Les Abeillìres�, prìs de St.Jean du Gard. �C'est le laboratoire de ce dont nous parlons ici dans le domaine de l'écologie�, dit Soeur Danielle. L'éco-logie est une préoccupation im-portante de la communauté.

Soeur Ursula m'a longuement parlé de son travail pour la paix en ex-Yougoslavie. Bien avant que ne se déclenche la guerre, elle avait entrepris la reconstruction d'un monastìre serbe orthodoxe du XVIe siìcle, qui avait été détruit en partie par la deuxiìme guerre mondiale. Or ce monastìre est situé � Lepavina dans le nord de la Croatie. Aussi le but de Soeur Ursula était que cette reconstruction amìne serbes et croates � travailler ensemble et contribue ainsi � développer une compréhension oecuménique.

Une équipe de jeunes de l'église luthérienne de Wurtemberg a apporté ses bras au début, ensuite des serbes et des croates sur place ont participé, et le COE et la KEK ont apporté une partie du financement. La recon-struction a été arrëtée par la guerre, mais Soeur Ursula a continué � se rendre sur place tous les ans.

En octobre 1996, le travail a pu re-commencer, et est aujourd'hui pres-que achevé. De par son histoire, c'est un lieu de réconciliation. C'est aussi un
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Prie et travaille pour qu'II rìgne.
Que dans ta journée, labeur et repos soient vivifiés par la Parole de Dieu.
Maintiens en tout le silence intérieur pour demeurer en Christ.
Pénìtre-toi de l'esprit des Béatitudes:
Joie
Simplicité
Miséricorde

(Priìre de Pomeyrol)

lieu de priìre pour la récon-ciliation et un lieu d'accueil, oÚ quiconque, quelque soit sa religion ou sa nationalité peut trouver de l'aide.

Soeur Ursula dit que la chose la plus impor-tante dans un travail de récon-ciliation, c'est d'établir la con-fiance. C'est ce qu'elle a fait, patiemment, peu � peu: aujourd'hui
elle est bienvenue partout. Elle a souvent l'occasion de faire de la médiation. Elle a cité ce proverbe: �Pour se faire confiance, il faut d'abord avoir mangé ensemble un sac de sel�...Voil� qui en dit long !

La communauté de Pomeyrol s'est engagée � prier pour nous. C'est si important, nous ne pouvons rien faire de vraiment utile sans la priìre.

La Theophanie
La Théophanie est passée par un certain nombre de changements et depuis longtemps nous n'avions pratiquement plus de contact.

J'avais connu la communauté de la Théophanie lorsqu'elle était surtout

La chapelle � Pomeyrol

composée de familles, � l'Abbaye de Lagrasse. Différents problìmes accumulés - pratiques, économiques, de direction, liés � l'évolution des familles - ont conduit � la fermeture de l'Abbaye, aprìs une quinzaine d'an-nées de vie commune.

Aujourd'hui une douzaine de person-nes (moines, moniales et laìcs) vivent au domaine de Cantauque, dans deux monastìres: le monastìre de la Théotokos oÚ vivent les moines et celui de la Déisis oÚ vivent les moniales. Construits l'un � cìté de l'autre sur le domaine de Cantauque, leurs habitants décrivent ce domaine comme un �désert� - il est trìs loin de toute population-, mais un désert fertile, tout vert, oÚ arbres fruitiers et fleurs abondent... un lieu enchanteur.

Des personnes �gées et une ou deux familles vivent sur place et participent � la vie commune. Deux fraternités (Bruxelles et Fribourg) y sont aussi rattachées, et bien sûr le monastìre fondateur en Israël, prìs de Jérusalem: Saint-Jean-du-Désert.

La Théophanie se définit aujourd'hui comme une �communion� qui ras-semble des moines et des séculiers, plutìt que comme une communauté.

Elle se rattache � l'église Melkite-catholique, ou catholique de rite byzantin (les melkites sont le résultat d'un schisme avec l'église orthodoxe, qui s'est rattachée au pape, tout en gardant la liturgie orientale byzantine). Quatre offices rythment les journées, offices assez déroutants dans leur forme pour une mennonite - suite de textes liturgiques dits ou chantés de façon monocorde. Pìre Jacob, le fondateur et responsable de la communauté, dit de ses membres qu'ils sont �des ana-baptistes de rite byzantin� ! (parce que, issus du renouveau charis-matique, ils partagent un certain nombre de convictions des églises évangéliques)

Lors de mes entretiens avec le Pìre Jacob, nous avons beaucoup parlé de l'histoire et de l'évolution de la communauté, ainsi que de celle de Church & Peace. Il m'a aussi raconté des moments passionants de la vie du monastìre de St Jean du désert en Israël. J'ai aussi parlé avec Mìre Marie, la responsable des moniales � propos de la vie quotidienne dans le monastìre.

Pìre Jacob se demandait si la Théophanie, telle qu'elle est aujourd'hui, avait encore une place dans le réseau. Nos entretiens l'ont �rassuré� et conduit � renouveler son intérët pour Church & Peace. Il pense qu'il est nécessaire que les chrétiens de différentes dénominations se rassemblent et intensifient les échanges, or c'est l'une des raisons d'ëtre de notre réseau!

ll ressent le besoin d'une ouverture � un monde qui n'est pas celui que la Théophanie fréquente habiltuel-lement. �Nous avons voulu rester catholiques. Alors qu'en Israël les relations sont trìs bonnes avec notre Eglise grecque-catholique, en France elles sont beaucoup plus difficiles avec l'église locale. Les Grecs-catholiques sont la mauvaise conscience des catholiques, et un mauvais souvenir pour les orthodoxes !�, dit Pìre Jacob. Leur langage évangélique est encore une particularité qui les singularise dans l'église officielle.

La Théophanie a le projet de construire un centre, appelé �Orientale Lumen�, centre oecuménique pour la diffusion de la tradition chrétienne orientale, qui sera composé d'une hìtellerie et d'une église.

Voil� quelques liens resserrés... d'autres sont encore laches, mais je veux consacrer le meilleur de mon temps l'année prochaine � les renforcer. Ces visites m'ont tellement encouragée � continuer dans ce sens!

D'autre part, il nous faut absolument utiliser davantage le bulletin. Afin qu'il fonctionne mieux comme organe d'informations et de nouvelles, ce qui est une de ses raisons d'ëtre, je voudrais insister pour que les membres envoient de leurs nouvelles réguliìrement � Strasbourg. Je suggìre une moyenne de deux rapports/articles par an qui pourraient ëtre publiés dans le bulletin. A vos plumes (ou ordinateurs ....) !

Sylvie Gudin Poupaert


Echoes of Graz

AU SERVICE DE LA PAIX DANS LA RÉGION DES GRANDS LACS

Nouvelles du réseau

Les responsables du MCC-Afrique � Bukavu et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) ont invité Juan José Romero � ëtre un de leurs formateurs au cours d'un seminaire sur le thìme �Vivez en paix avec tous�, en septembre � Bukavu (Rwanda). Les participants, travaillent tous en tant qu'artisans de paix dans la region des Grands Lacs: Republique Democratique du Congo, au Rwanda et au Burundi.

Ayant atterri a Kigali, j'ai été trìs im-pressionné par la beauté des collines rwandaises mais aussi par l'omni-présence de l'armée . Tout le long de route jusqu'� Bukavu, nous avons croisé des soldats armés de fusils-mitraillettes et grenades � la ceinture.

Mëme au Centre d'Accueil Protestant oÚ nous logions, une vingtaine de soldats residaient dans la meme enceinte que nous. J'ai été surpris, en parlant avec certains des soldats, de leur jeune �ge. Certains n'avaient pas plus de 12-14 ans. La plupart de ces gosses ont sans doute été engagés par Laurent Désiré Kabila, alors qu'ils gardaient encore les troupeaux fa-miliaux. Je soupçonne aussi que beau-coup ne savent ni lire ni écrire.

Le seminaire
S'il est vrai qu'il n'y a plus de guerre officielle dans cette partie du monde, la paix n'est pas encore l�.

Ce seminaire était d'importance pour les 50 artisans de paix invités par les organisateurs. Ils venaient de toutes les ethnies présentes dans la région: de banyamulengues, des interaham-wes, des hutus burundais, des responsables de groupes de femmes, des journalistes, des pasteurs et des étudiants, des animateurs divers qui travaillent avec les enfants de la rue et des agriculteurs, etc.

La rencontre faisait suite � une premiìre formation qui a eu lieu en juillet dernier. Le thìme était tiré du livre de l'Eccl.3: �Il y a un temps pour toute chose sous les cieux...un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix...�.

Le professeur Barnabe Mulyumba, socio-anthropologue congolais, de-marra le seminaire avec une con-férence trìs pertinente sur �Tribalité, ethnicité: frein ou moteur de la paix en Afrique, mythe ou réalité ?�.

J'ai ensuite repris le relais pendant trois jours consécutifs avec le thìme �Tech-niques de transformation des conflits�. J'ai essayé de montrer comment on doit combiner le savoir-faire et le savoir-ëtre nécessaires pour parvenir � transformer des situations de conflit au niveau interpersonnel et au niveau du groupe.

Le troisiìme orateur était Emmanuel Bombande, ghanéen d'origine et qui travaille au Nairobi Peace Initiative. Bombande anima trois journées de formation portant sur �la naissance des conflits en Afrique�.

Pistes d'avenir
Chacun rentrera chez lui a Bukavu, Goma, Uvira...afin d'apprendre et de transmettre les notions acquises sur la construction de la paix � d'autres personnes. En effet, la paix ne s'impose pas; elle se propose et s'apprend. Ici réside l'essentiel. C'est l'affaire de chacun d'entre nous. Je crois que les 50 participants au séminaire l'ont bien compris!

Alors que les agences humanitaires telles que: CRI, UNHCR, MSF... prévoient de �dé-missionner� sous peu, il semble que des mennonites (et de nombreux autres chrétiens) via le MCC et l'Eglise Mennonite de Bukavu aient une �mission� spéciale: celle de travailler le cÃur et la conscience des hommes et des femmes prëts � s'engager pour la paix et le dévelop-pement dans cette region des Grands Lacs.

Les besoins son tels que l'aide de différents partenaires est nécessaire. J'en suis témoin. Il n'y aura pas de paix sans développement et investis-sements divers.

Sommes nous prëts � relever ce défi?

Juan Jose Romero
Service Mennonite de Mediation
Nouvelles du réseau


BONNE NOUVELLE DE ROME ?
Une nouvelle étape pour le mouvement Bokor et pour l'église catholique

News from the Network

Aprìs 15 ans d'enquëtes menées par le premier Tribunal Ecclésiastique de l'histoire de l'église catholique hongroise, le Vatican a déclaré que le Pìre Gyorgy Bulányi n'était pas coupable d'hérésie. Le 19 octobre 1997, � l'�ge de 79 ans, le pìre Bulányi a célébré sa premiìre messe publique depuis plusieurs dizaines d'années...

En 1964, le Vatican avait conclu un pacte digne de Faust avec le gouvernement communiste pour mettre fin � la persécution de l'église par l'état. Le Vatican s'était engagé � maintenir les prëtres et les laìcs sur une voie définie par les autorités étatiques. Le pìre Bulányi avait déj� accompli huit ans d'une condamnation d'emprison-nement � vie � cause de ses activités religieuses. Ce nouvel accord a conduit l'église catholique, cette fois, � le persécuter. En 1981, il fut traduit devant le Tribunal Ecclésiastique et accusé d'hérésie. Un an plus tard, il était destitué de sa fonction de prëtre et son cas fut transmis � la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, � Rome.

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a préparé une déclaration contenant douze citations extraites du Concile de Vatican II, qu'elle a demandé au pìre Bulányi de signer. Celui-ci y a ajouté une citation extraite de ce mëme document � propos de la liberté de conscience, et signa cette déclaration en 1985. Ce n'est qu'en février 1997 que la déclaration a été acceptée par le Vatican, et donc par l'église catholique hongroise. Pourtant, la presse et les responsables de l'église ont interprété ces événe-ments comme s'il s'agissait du retour du fils prodigue, accueilli par un pìre prët au pardon... Bien que ce problìme - difficile et gënant pendant si longtemps pour la hiérarchie catholique - semble résolu, rien ne montre qu'un progrìs réel ait été accompli par les responsables actuels de l'église.

Réactions internes au mouve-ment Bokor
Le mouvement Bokor est divisé quant � son interprétation de la décision du Vatican.
�J'aurais aimé que notre frìre Gyorgy n'ait rien signé d'autre que le Sermon sur la Montagne. La hiérarchie donne l'impression de pardonner, mais elle met ses propres conditions � une reconnaissance dont notre vocation prophétique n'a pas besoin. Jésus lui-mëme n'a jamais recherché une telle reconnaissance.�
Cette déclaration amìre d'un prëtre, lui aussi puni par les mëmes représentants de l'église, rend compte du point de vue de ceux qui sont sceptiques quant aux résultats de cette volte-face.

Nouvelles du réseau


Le Pìre Bulányi

Echoes de Graz

Mëme si le pìre Bulányi, et donc, le mouvement Bokor, sont maintenant reconnus officiellement, on ne peut s'attendre � ce que le sort futur du mouvement, ainsi que ses relations avec la hiérarchie, changent beau-coup. Cela risque de provoquer des divisions � l'intérieur du mouvement, et il se pourrait qu'un mouvement Bokor légalisé perde son caractìre radical. Le mouvement Bokor a été tellement discrédité qu'il faudra des décennies avant une pleine guérison et une acceptation entiìre. Et on ne pourra jamais réparer les dommages causés au travail et � la mission du pìre Bulányi.

D'autres membres de Bokor prédisent un avenir plus positif: cette recon-naissance officielle va permettre de faire passer les valeurs du mouvement dans l'église catholique. Aprìs la période constantinienne (c'est la premiìre: il n'y a jamais eu d'église primitive en Hongrie), l'église catholique hongroise s'approche len-tement d'une troisiìme étape, celle d'une église orientée vers le service dans une société de consommation. Ce changement a aussi eu lieu en Occident et dans le Tiers Monde, tout en mettant l'accent sur la liberté individuelle dans l'un, et sur la justice sociale dans l'autre.

En intégrant ces deux notions de liberté individuelle et de justice sociale, peu développées en Europe de l'Est, le mouvement Bokor tente une démarche vers une quatriìme étape, celle d'une église attachant de l'importance � un style de vie responsable. Le mouvement Bokor a essayé de rendre ses contemporains attentifs aux problìmes mondiaux, � l'option non-violente, au dévelop-pement juste, et au rejet de la puissance de ce monde et de la société de consommation. Il n'est pas surprenant que ces idées entrent en conflit avec celles de l'église dominante, toujours constantinienne.

Vers l'avenir
Maintenant que Rome a reconnu la déclaration - et ses treize points - signée par le pìre Bulányi, les responsables hongrois doivent eux aussi s'adapter � �l'Europe� et � un Vatican conscient des problìmes sociaux. C'est une étape difficile pour l'église Hongroise catholique. Mais elle la pousse aussi vers les valeurs que le mouvement Bokor a découvert il y a bien longtemps. Si les principes de non-violence sont mis en pratique, la déclaration des évëques de 1986 et de 1990 contre l'objection de conscience sera retirée et celle-ci reconnue comme un droit de la personne.

Avec le vieillissement des prëtres, l'église perd de son pouvoir, et cela peut faciliter l'intégration du mouve-ment Bokor. Mais celui-ci doit continuer sa recherche et sa lutte afin de contribuer � ce que l'église catholique de Hongrie devienne église de Jésus-Christ, une église qui a des réponses � apporter � la crise que traverse l'humanité aujourd'hui.

Katalin Simonyi
trad sgp

Nouvelles du réseau


UNE RENCONTRE D'EMFK Ã BRUXELLES:
�Les Ministìres de Médiation�


Du 7 au 9 novembre, les Groupes Mennonites Européens pour la Paix (EMFK) se sont retrouvés autour du thìme : �Les Ministìres de Médiation� au Centre Mennonite de Bruxelles. Des représentants de Suisse, d'Allemagne, de Belgique, de France et des Pays-Bas étaient présents.

La demande pour une formation et une aide dans la résolution des conflits s'accro�t: comment y répondre ? Il serait bon de trouver une réponse spéci-fiquement chrétienne. Les participants ont affirmé leur conviction que la réconciliation est au coeur de l'Evan-gile, et que la spiritualité chrétienne la renforce et contribue � approfondir sa vision. �La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux; priez donc le ma�tre de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson� (Mtt 9/37-38)

Nous avons étudié l'idée de mettre en place un réseau international de médiateurs et de formateurs chrétiens. Notre conclusion est qu'il est préma-turé de créer un tel réseau (qui existe déj� de façon informelle). Les membres d'EMFK, ainsi que les médiateurs eux-mëmes vont travailler � développer une plus grande prise en compte de la médiation en tant que �ministìre au service de la paix�.

Pendant la rencontre, l'Association Mennonite Suisse nous fit part de sa

décision de mettre en place un pro-gramme pour accro�tre les compé-tences dans le domaine de la médiation, � l'usage de ses églises membres. Juan Romero (CMB) remarqua que c'était probablement la premiìre fois dans l'histoire de l'Eglise mennonite (européenne) qu'une association nationale s'engageait dans un programme � long terme contri-buant � renforcer l'identité non-violente chétienne.

Un autre point fort de la rencontre concernait le développement du Réseau Anabaptiste Mondial Paix et Justice, lancé par la Conférence Mennonite Mondiale. En janvier dernier, le Conseil Général de la CMM a chargé le secrétaire d'EMFK, Maarten van der Werf, et le directeur de Justapaz, Ricardo Esquivia (Bogotá-Colombie), de développer ce réseau de priìre et de soutien mutuel parmi les assemblées mennonites du monde entier. Ce réseau commencera � fonctionner en décembre ou en janvier.

Maarten van der Werf
trad sgp
Echoes of Graz

Nouvelles du réseau / Annonces

UNE ACTION OECUMENIQUE D'EVANGELISATION

Echoes of Graz

Des membres de la �Communion Alain de Boismenu� qui rassemble toutes les réalités laìques de la Communauté, ont participé � l'organi-sation et � la réalisation d'une Action Oecumenique d'Evangélisation, qui a eu lieu � Bourg-en Bresse le samedi 4 octobre 1997.

Des chrétiens de l'Eglise Evangelique, de l'Eglise Reformée et de l'Eglise Catholique, ont invité �jeunes et vieux � se rejouir ensemble�. Le thìme etait �Je suis le pain de vie� (Jn 6/48), parole sur laquelle un representant de chaque église a fait une exhortation publique. Des témoignages de jeunes de chaque église nous ont conduits � la fëte et � la louange. Il y a eu un temps de priìre pour les malades qui étaient présents, ainsi qu'un temps de priìre pour tous ceux qui désiraient placer �Jesus, pain de vie� au centre de leur vie.

Cette expérience a été pleine de richesse, particuliìrement dans l'impor-tance de s'accueillir et de s'écouter dans nos différences pour pouvoir témoigner ensemble de �Celui qui est notre Vie� Jesus-Christ !

Nous pensons vraiment que la mission de notre centre �Paix, Réconciliation, Non-Violence Evangélique� se situe dans cette dynamique Ãcuménique et que la non-violence est aussi le passage obligé, la porte étroite par laquelle s'ouvrent les chemins de pardon, de réconciliation et de paix.

Louis et Nadette Joly


RELIGIONS ET NON-VIOLENCE


Le 24 Janvier 1998, la branche fran-çaise du Mouvement International de la Réconciliaiton (M.I.R.) organise ses �Rencontres� sur le thìme �Dans la diversité des traditions religieuses, fondements et pratiques de la non-violence� � la Maison Nicolas Barré, 83, rue de Sìvres, 75006 Paris.

A 14h15, une table ronde réunira Louis Scheitzer (chrétien), Franck Lalou (juif), Adlen Bentounes (musul-man) et François Pham (bouddhiste) autour de cette question. A 16h30, des carrefours seront proposés sur les thìmes suivants : fondements, pra-tiques et universalité de la non-violence et son rìle dans la rencontre des religions. A 20h30, la soirée sera consacrée � un débat entre les intervenants et avec la salle � partir des questions soulevées dans les carrefours de l'aprìs-midi.

Contact:
M.I.R. (Alain Cleyssac)
68, rue de Babylone
F-75007 Paris
Tel/Fax: +33 (0) 147 53 84 05